La position du comédien en situation de réalité virtuelle par Sigrid Coggins

Publié le 05/03/2018


 

Le collectif SO VR dispose d’un blog et c’est avec son accord que nous reproduisons l’un des articles du Blog qui identifie ce qui change pour les acteurs lors d’un tournage 360°. Merci à Sigrid Coggins qui nous permet cette analyse :

Cet article complète la chronique des films VR de Paris Court devant.

 

 

Sous la plume de Sigrid Coggins,12 novembre 2017,à la page https://vrstory.fr/blog/

 

La position du comédien en situation de réalité virtuelle

 

French Kiss

 

Filming 360° VR feature French Kiss in Paris on Sunday 9th April, 2017.

12 comédiens en tournage RV

Vous êtes, vous spectateur, assis, seul, au milieu d’une salle de café et laissez promener votre regard autour de vous, observant avec plus ou moins d’attention les personnes présentes. Un regard appuyé sur l’un des couples qui vous entourent… et vous voilà comme téléporté à son côté, vous permettant ainsi d’entrer dans l’intimité de ce qui se dit et se vit entre une personne et son interlocuteur. Il s’agit de quatre couples que vous allez avoir la tentation, puis l’indiscrétion, d’écouter. Un peu comme dans la vraie vie, n’est-ce pas ?

Pour réaliser French Kiss, nous avons travaillé avec 12 comédiens issus du cinéma, de la télévision ou du théâtre et pour lesquels – mis à part James Gérard – c’était la première participation à la réalisation d’un film en réalité virtuelle. (Profitons-en pour signaler que c’était également une « première fois » pour notre collectif SoVR !).

Ayant accompagné la responsable du casting Elise Mc Leod – également coach des acteurs – durant les trois journées qu’a duré celui-ci, j’ai eu envie lors du tournage d’interviewer les comédiens sur leurs ressentis pour ce premier parcours dans la RV. Quelles différences avec un tournage classique ? Quelles nouveautés par rapport à leurs expériences de comédiens ? Quels ressentis ?

Bref, ma préoccupation était de savoir ce qui, pour chacun d’eux, différenciait un tournage en réalité virtuelle de tout ce qu’ils avaient pu vivre auparavant dans le cadre de leur métier de comédiens.

Un contexte VR avec des spécificités liés à French Kiss

Outre le fait qu’il s’agissait d’un tournage en réalité virtuelle, une des particularités de French Kiss est que le scénario,  interactif,  impliquait la présence de l’ensemble des comédiens durant tout le tournage, donc pour chacune des prises, qu’il s’agisse de leur scène ou non.  Nous avions ainsi tous les comédiens présents en même temps et en permanence sur le plateau.

En revanche, aucun technicien ni aucun membre de l’équipe ne pouvaient être présents durant les prises (à part deux d’entre eux, en tant que figurants : signalons aux réalisateurs cette possibilité de stratégie quand il n’y a pas de cachette possible : en effet, la caméra 360, tel big brother, voit … tout, ou presque).

 

Précisons enfin, concernant les caractéristiques de ce tournage, que les comédiens n’avaient aucun retour image, sauf sous « forme patatoïdale » comme aimait à la décrire Etienne Guillou-Kervern face à une image VR, qu’il est difficile de lire sans casque de visionnement dédié.

 

Double travail ? Double fatigue. Mais aussi … triple plaisir !

Du fait de leur présence permanente sur la plateau, nos acteurs avaient à vivre à la fois une journée normale d’acteur, mais aussi – moins classique – une journée de figurant :  « Hier, je te disais qu’il n’y avait pas de différences entre le tournage qu’on fait ici et le tournage classique. En fait ce n’est pas tout à fait vrai, parce ce que là on est filmés en 360, et on doit être actifs tout le temps, même dans les scènes des autres. Et ça, ça change vraiment parce que d’habitude on a un cadre défini, et là on n’a pas de cadre. C’est-à-dire qu’on est toujours dans le cadre, et donc il faut jouer tout le temps, toute la journée, et ça a été très dur … mais intéressant. On travaille deux fois plus ! » Comme Etienne, Benjamin Lhommas a ressenti l’intensité de cette journée : « Oui, à la fin de la journée on est fatigués, parce qu’on en a fait plus ! »  mais de conclure : « Cela dit c’est super, moi j’adore, et c’est intéressant de jouer « derrière les autres », de jouer quand même, là où d’habitude on ne joue juste pas. »

Julia Kayla confirme cet aspect de double présence : « Normalement, on est acteur… quand on tourne ! Et on est vraiment concentrés sur nos prises et la montée émotionnelle. Et quand on a fini nos prises, on peut se reposer pour se préparer pour la prise ou la scène suivante. »

C’est une des particularités d’un film en réalité virtuelle : le spectateur est effectivement libre de regarder où il veut. C’est lui qui cadre. Et… qui dit qu’il n’est justement pas en train de vous regarder, vous l’acteur dont ce n’est pas la scène qui est en train de se jouer ? C’est une problématique dont doit tenir compte le réalisateur, et l’une des grandes questions de la nouvelle grammaire cinématographique que les passionnés de réalité virtuelle sont en train de créer par l’expérimentation. Comment diriger le regard du spectateur là où on le souhaite tout en le laissant profiter pleinement du plaisir de l’immersion ? Car c’est cette immersion qui rend l’expérience captivante pour le regardeur. Donc : comment raconter une histoire en 360 ?

La problématique se pose également au spectateur qui, de son côté, se trouve confronté à l’angoisse de rater quelque chose de l’histoire : se passe-t-il quelque chose d’important alors qu’il a « le dos tourné » ? Est-il en train de se tromper de direction ?

Dans ces conditions, pas de raisons que nos acteurs puissent échapper aux mêmes nécessités de se réinventer dans le cadre de leur jeu ! Eux aussi ont été confrontés à ces questions, en des lisières inédites, où fiction et réalité tendent à se fondre.

Emilie Piponnier découvre avoir mis à profit ce temps « d’attente active » pour alimenter son personnage : « on vit pleinement un moment : en fait c’est comme si on avait le temps de faire vivre le personnage même quand il ne parle pas… Oui, voilà, il est juste présent, il vit, alors que dans le tournage classique on a des scènes, et on n’a pas ce loisir de le faire vivre devant la camera.» L’actrice nous donne un exemple pour préciser cet aspect nouveau pour un comédien : « on avait des conversations avec mon partenaire qui auraient pu être celles des personnages, des choses que vous n’allez peut-être pas avoir à l’image et au son, mais qui nous ont permis d’avoir le personnage une journée complète sans interruption, et dans des choses qui ne sont pas écrites par l’auteur mais qui nous viennent spontanément et qui nourrissent le personnage … et au final toute ma journée a nourri ma dernière scène en fait ! On a eu le temps de se raconter des choses, de s’agacer, de se trouver une complicité, autant de choses qui ont finit par nourrir des choses à la fin et donc la scène écrite, la seule scène écrite. »

Emilie n’est pas la seule à avoir souligné cette sensation de vivre une nouvelle forme de réalité, une réalité dont les frontières avec la fiction avaient tendance à s’effacer pour laisser place à une forme inédite, semblerait-il, dans la manière de s’imprégner de son rôle et qui tourne autour du sentiment de liberté.

C’est en effet un des maître-mots à s’être dégagé de l’ensemble des témoignages que j’ai recueillis : LIBERTE ! Avec, selon les uns ou les autres, des variantes. Cette liberté d’un type nouveau voit son émergence permise principalement par l’absence de l’équipe technique sur le plateau.

LIBERTE

« Elles sont toujours discrètes les équipes, (en tournage classique) mais … »

Plusieurs témoignages ont mis l’accent sur le sentiment nouveau provoqué par l’absence de l’équipe technique au moment des prises.

De fait, les 25 personnes de l’équipe de tournage se trouvaient, au moment des prises, « là-haut » :  à l’étage du dessus, loin de la vue et des oreilles des comédiens, laissés seuls, ou plutôt laissés entre eux.

L’équipe de réalisation… « là-haut », « loin » des acteurs. Castor, Elise Mc Leod, Pascal Tirilly

« La différence c’est l’autonomie. Ce n’est pas : « les parents sont sortis, les enfants jouent » ni « le chat est parti, les souris dansent », non, la différence, c’est l’autonomie ! » témoigne Julia pour qui cela a été un grand plaisir que de tourner sans l’équipe technique autour : « j’ai beaucoup d’expériences de tournage avec une équipe devant soi, et en réalité virtuelle, il y a un sentiment de liberté qui se met en place quand tout le monde part. Il y a la caméra bien sûr, mais avec ce sentiment que c’était vraiment comme la vraie vie, qu’il n’y avait pas cette invasion d’une équipe, il n’y avait pas cette présence en tous les cas. Elles sont toujours discrètes les équipes, mais je trouve qu’il y a quelque chose de l’ordre de : « ohhhhh tout le monde est parti, c’est pour nous ! » et ça… j’ai apprécié. » Idem pour Sylvain Levitte : « Du fait qu’on ne voit pas forcément les techniciens autour de nous, on est complètement immergés dans la situation. »

Alors si pour Etienne la technologie est apparue comme un enfant capricieux et dictatorial auquel il aura fallu se soumettre, « on s’est tous bien rendu compte aujourd’hui que la vr, c’est une histoire de technologie, on dirait que c’est un enfant qui veut absolument l’attention, c’est présent tout le temps, c’est génial parce que le rendu final est dingue… mais c’est présent tout le temps ! », ce n’est pour autant pas ce qui ressort le plus chez nos comédiens, pour qui ça fait partie du boulot que de s’adapter aux contraintes « toujours être prêts quand l’équipe technique est prête » et qui, comme Emilie pointent plutôt sur l’absence de l’équipe technique que sur la présence des contraintes techniques que le tournage a impliqué : «J’adore ne pas voir l’équipe technique car ça se rapproche réellement de la vraie vie, on l’oublie, on est dans le décor avec les autres personnages et c’est assez grisant ! » Et Emilie de conclure :  « On oublie que c’est un film. »

L’immersion n’est décidément pas réservée au spectateur : le troublant effet prend ses racines dès le tournage.

French Kiss Emilie Piponnier : Anna dans French Kiss

De la liberté à « la vraie vie » ?

L’absence des équipes, le réalisme de l’espace et de la situation, ainsi que le fait pour les acteurs d’être continuellement présents alors que dans un tournage traditionnel ils auraient été « hors-champs » ou plutôt en pause, font qu’ils ont pour beaucoup eu la sensation de  basculer dans une forme de « vraie vie » alors même qu’ils étaient en plein tournage.

« …parfois c’est impressionnant d’avoir toute une équipe autour de toi, quand on fait une scène intime ou une scène romantique, confie Julia, c’est très difficile d’oublier tout le monde, alors là il y a quelque part une forme de lâcher-prise où on peut les oublier un peu plus. »

« C’est quelque chose que tu apprends avec le métier de faire abstraction des techniciens et des gens qui circulent autour. » Du coup pour Aleksandra Yermak, avec le tournage de French Kiss,  « on est vraiment l’un avec l’autre, il n’y a pas de distraction et là, pour le coup c’est assez agréable, c’est assez intime, on est juste tous les deux, du coup et c’est peut-être d’une certaine manière plus proche de la vraie vie en fait, il y a un truc assez proche de la réalité. » Et d’aller jusqu’à : « Il y a une forme de plongée dans un truc qui fait tout oublier.  Un peu sans conscience, comme dans la vie. »

 

Cet effet de vraie vie est accentué par la nécessité qu’ont les acteurs de jouer même quand ils ne sont pas dans leur scène, alors qu’ils sont figurants : selon Emilie, « c’est la première fois qu’on a plusieurs personnages qui ont la même importance et qu’on voit évoluer ». Et certains aspects frustrants contribuent à cet effet de réalisme : pour Etienne, « on a envie de voir les autres jouer, mais comme on sait qu’on est dans l’image, c’est comme si au cinéma on était sur le champ de l’un et le contre-champ de l’autre. Et tous les autres sont potentiellement dans le champ ou le contre-champ puisque la caméra prend tout !  Alors on se dit « oui, mais on n’est pas dans le champ !» on nous répond « oui mais , vous êtes là, vous restez quand même ! » et donc impossible de regarder  jouer les autres ».

Comme dans la vraie vie,  cela ne se fait pas de fixer les gens de la table d’à côté quand on est au café ! (Mais, que grâce à French Kiss vous pouvez vous permettre ;-))

Perte des repères, remise en cause des savoir-faire ?

Une partie des paroles recueillies lors du tournage est liée au fait que c’était pour beaucoup « une première fois », que le terrain de la RV est encore expérimental, et particulièrement pour notre collectif, heureusement accompagné d’une équipe technique expérimentée.

Mais pour les acteurs, que d’interrogations quant à la gestion de leur image !  :  « Non seulement on est toujours présents à l’écran, mais en plus on est présents en entier, d’où des angoisses de maîtrise de son image et des nouvelles manières de se mouvoir ». Etienne poursuit : « si je bouge trop ça va peut être faire un truc bizarre, et c’est parce que j’ai vu sans casque tandis qu’avec, je pense que tout prend forme. Mais quand tu vois les images à plat, tu te dis que dès que le mec bouge, son coude devient une espèce de patatoïde ! »

Idem pour Aleksandra, qui comprend qu’il lui faut travailler différemment, face à une caméra dont on n’attend plus le travail – parfois rassurant – de cadrage : « Au début c’est un peu de la comédie romantique notre petite scène,  finalement ça vrille un peu vers le thriller et du coup c’est quelque chose à faire monter tout au long de la scène, il n’y a pas de montage. On joue la scène comme un master, d’une seule traite en fait, comme un plan séquence, et ça c’est quand même pas toujours le cas sur les tournages classiques dans la mesure où on découpe énormément, où on change de valeur, on fait des champs contre-champs, du coup on est souvent amenés à découper les scènes. Là c’est agréable de pouvoir la jouer d’une seule traite, c’est beaucoup plus agréable d’avoir toute l’évolution, c’est comme au théâtre finalement, on va d’un point A à un point B et ça permet toute une série de facettes. »

 

French Kiss

Emilie Piponnier (Anna) et Aleksandra Yermak (Camille), on aperçoit Wilfried Capet (Adrian) à gauche à côté de notre coiffeuse Nathalie Boyard.

 

Etienne Guillou-Kervern (Tony) au maquillage avec Nathalie Boyard

Pour Wilfried Capet, également, une adaptation de la gestuelle est source si ce n’est d’inquiétudes, au moins de questionnement : « On doit bouger différemment autour de la caméra pour qu’on voie différentes parties de mon corps et pour que ça reste dynamique. Il faut bouger de manière particulière, différente autour de la caméra parce qu’elle ne bouge pas, du coup, c’était un peu surprenant. »

La caméra, si familière, et pourtant devenue étrangère

On fait souvent le rapprochement d’une mise en scène en RV avec celle du théâtre, du fait notamment de l’absence de cadrage qui laisse au spectateur le choix d’orienter son regard où il le souhaite.

Mais pourtant, il y a bien une caméra, là au beau milieu ! Et pas qu’un peu.

et la fameuse Patatoide 

Pour l’ensemble des acteurs de French Kiss la caméra est passée du statut d’objet familier à celui de présence paradoxale, à la fois connue mais aussi étrangère, potentiellement inquiétante. Comme le souligne Julie, « dans le cinéma la caméra a sa propre personnalité, par rapport aux différents plans la caméra va bouger aussi, montrer d’en haut, etc… » tandis qu’avec la RV, « on se retrouve seul dans une pièce, seul avec cette caméra qui prend tout » remarque Etienne.

French Kiss« Paradoxalement on a peut-être plus l’habitude  de vivre avec une équipe technique et là on se retrouve tout seul avec un petit boitier bizarre… »

Selon Aleksandra, « le tournage en réalité virtuelle, c’est assez proche de ce que j’imaginais en terme de rythme, de timing, la technique est lourde, il y a un truc où tu ne peux  pas trop te permettre d’erreur. Moi ça me fait plutôt penser à une scène de théâtre en fait […] avec cette touche de technique en plus qui m’apparait compliquée. Ca, pour le coup ce serait une ressemblance avec le cinéma traditionnel où finalement tu as plein de réglages à faire pour chaque changement de plans, de place de caméra etc. »

Quant à Emilie, « c’est comme au théâtre : il n’y a pas de prise supplémentaire, pas de montage pour récupérer telle ou telle chose de telle prise ou telle prise, du coup, il y a cet enjeu supplémentaire que dans la prise il faut que de A à Z ce soit continu. »

Le tournage en réalité virtuelle représente aussi une pression supplémentaire pour Noman : « on tourne en plan-séquence, pas de coupe, pas de champ contre champ, il faut être bon sur toutes les lignes, tout est important, même tes chaussures ! On voit tout. » La question des chaussures est également mentionnée par James, comme exemple de cet aspect Big Brother de notre caméra RV : «Ta tête a autant d’intérêt que tes chaussures mais au bout d’un moment le spectateur va être plus intéressé par ta tête, comme avec une caméra classique ». Cependant, selon lui, on n’est pour autant pas si proche du théâtre que du cinéma : « Comme au cinéma, on ne projette pas la voix, qui est le grand instrument théâtral et où les gestes sont plus exagérés, plus amples. Par rapport au théâtre, je trouve que ça reste dans le visuel, sauf que comme au théâtre, dans la réalité virtuelle, on peut tourner le dos. »

Une liberté de mouvement permise grâce à la dimension spatiale que le monde des « flatties » – petit nom donné au cinéma traditionnel par les fans de réalité virtuelle – ne restitue pas, en tous les cas pas avec cette sensation d’immersion et de plongée dans une réalité qui caractérise le monde virtuel.

Pour Julie, « au théâtre on sent les gens respirer mais ce ne sont pas des prises : on part du début de la pièce jusqu’à la fin et rien ne va l’interrompre.  Moi j’appelle ça le tgv et c’est le comédien qui dirige, avec bien sûr l’aide de l’auteur car ce sont ses mots à lui, ou à elle, mais là, c’est autre chose […]. Il y a un côté où c’est libérant de ne pas avoir cette écoute ni du public ni des techniciens, concentrés sur leur job […]. On sent leur présence mais c’est juste ailleurs… à côté. Bien sûr on était accompagnés, mais là-bas, là-haut, comme au loin. Pour moi le jeu c’est d’être hyper-disponible, hyper-concentrée et super-décontractée : ces trois choses-là. Cette séparation de l’équipe technique ainsi que l’absence du public, ça aide à se concentrer. »

Une expérience au final qui apparaît comme une pratique et une grammaire qui s’inventent à tous les niveaux, remettant en question les savoirs-faire traditionnels : ceux des acteurs et des réalisateurs mais aussi ceux des regardeurs.  « Raconter une histoire en réalité virtuelle constitue actuellement un mur que l’on doit contourner, explique le réalisateur Pascal Tirilly, et il faut trouver les bonnes façons de le faire. Pour l’instant je pense que personne n’a trouvé exactement. Mais avec French Kiss, l’interactivité se révèle être une exploration vraiment intéressante pour raconter des histoires. »

French KissPascal Tirilly, membre de SoVR et réalisateur de French Kiss

 

Pour appréhender le point de vue du spectateur dans la réalité virtuelle, je vous invite à vous intéresser aux travaux de Michel Reilhac : il travaille en effet à l’établissement d’une grammaire de la vr et pour cela a développé une typologie de 9 comportements pour le spectateur, comme autant de relations que celui-ci peut avoir avec l’histoire en réalité virtuelle. Vous trouverez ici le compte-rendu que j’avais fait de son talk lors de l’événement « Paris-Virtuality » au 104 en février 2017.

 

Le point de vue de Jimmy Maidens, du Studio Penrose, propose une approche non moins passionnante de l’art de raconter des histoires en VR, en soulevant la problématique qui se pose au raconteur d’histoire dans ce contexte particulier : du fait de son immersion, le spectateur n’a en fait… plus rien à imaginer !  De ce fait, comment raconter une histoire alors que ça ne ressemble pas du tout à une histoire, mais bien plutôt à la réalité ? Lisez ses questionnements et réflexions dans cet article

 

Où visionner French Kiss ? Durant le festival Paris Courts-Devant  dans le cadre de la sélection en compétition officielle de catégorie VR !

 

Sigrid Coggins

 

Merci aux comédiens d’avoir partagé avec moi leurs impressions à chaud : EMILIE PIPONNIER, ETIENNE GUILLOU-KERVERN,  XAVIER LACAILLE, ANAÏS PARELLO, WILFRIED CAPET, JULIE KALYA  JAMES GÉRARD  BENJAMIN LHOMMAS  NOMAN HOSNI, ALEKSANDRA YERMAK, SYLVAIN LEVITTE, JASMINE BOUTANT, JULIE KAYLA.

 

Merci à la directrice de casting et coach ELISE MAC LEOD de m’avoir invitée aux séances de casting.

Crédits photo : ANDREW MC LEISH

Le Collectif SoVR :  NICOLAS BEUCHER, GWENAËLLE CLAUWAERT, SIGRID COGGINS JEAN-MARC MORO, CHRISTOPHE SERRET, PASCAL TIRILLY.