Emmanuel Croset (Son 1991), "entre technique et sensibilité", selon le CNC

Publié le 03/09/2021


Le CNC (Centre national du cinéma et de l'images animée) a publié sur son site Internet, en mai dernier, un article qui met en avant le métier de mixeur son en prenant comme exemple l'expérience d'Emmanuel Croset (Son 1991), chef opérateur du son et mixeur.

Extraits...

Trouver la singularité du son d’un film en respectant la vision du réalisateur ou de la réalisatrice. Telle est la mission du mixeur son. Décryptage d’un métier qui nécessite technique et créativité avec Emmanuel Croset, chef opérateur du son et mixeur son depuis plus de 20 ans.

Intervenant après l’ingénieur du son travaillant sur le tournage, le monteur son, le bruiteur et le compositeur, le mixeur apporte la dernière touche à la bande son d’un film. « Le mixage est le premier moment où on va entendre tous les sons du film ensemble. C’est une étape au cours de laquelle on peut réécrire quelque chose, réinventer, déplacer des musiques, explique Emmanuel Croset. C’est le premier moment où le film est travaillé dans les conditions dans lesquelles il sera exploité. On est dans une salle de cinéma, l’image est projetée sur un grand écran en présence du réalisateur et d’une partie de l’équipe. Pour les réalisateurs, c’est souvent la dernière étape d’un film juste avant ou après l'étalonnage ».

L’étape du mixage permet ainsi de trouver l’esthétique sonore d’un film, en accord avec le reste de l’équipe (réalisateur, monteur son, compositeur, monteur image qui donne le rythme au film…). « Nous écoutons tous les sons et discutons pour savoir ce que nous pouvons en faire. C’est un travail interactif, il faut rebondir entre les idées de toutes les personnes présentes pour trouver la singularité du son d’un film ». Le mixeur dispose de moyens techniques pour améliorer la qualité du son, modifier sa couleur – « le niveau des basses, des aigus, des mediums » - ou sa spatialisation pour s’adapter au mieux aux systèmes de diffusion des salles. Emmanuel Croset travaille beaucoup, pour sa part, avec des machines analogiques utilisées en musique. Une manière de créer un pont entre le monde de la musique et celui du cinéma.

Si la technique est une part importante du métier, ce dernier offre également une facette plus créative. « Il est très important d’écouter les sons un par un, puis ceux d’une séquence. En les écoutant, on s’interroge sur ce qu’on souhaite en faire. Doit-on enlever des choses, en rajouter ? Créer des ruptures de dynamique ? Il faut chercher un peu. Je travaille beaucoup pour des documentaires et des films d’auteur, et on m’appelle souvent pour cette touche-là de création. » S’il réfléchit parfois en amont au mixage à réaliser pour un film, c’est la découverte de ce dernier en projection qui permet d’orienter le travail à réaliser. Visionner une séquence, et en discuter, fait naître des envies et permet de voir les choses différemment selon le ressenti, la sensibilité de chacun. « Ce qui est beau dans notre métier, c’est qu’il y a du mystère : les choses se font parfois sans savoir pourquoi. » Dans d’autres cas, c’est la sensation qu’une scène n’est pas assez rythmée et mouvementée qui va orienter le travail du mixeur son. « Pour donner au spectateur le sentiment de rapidité, on va essayer par exemple de faire des ruptures de son entre chaque plan, pour que le premier relance le suivant. » [...]

Devenir ingénieur du son était une évidence pour Emmanuel Croset, ce métier lui permettant d’allier ses intérêts pour la musique, le cinéma et le théâtre. Après avoir étudié à l’École Louis-Lumière (il en est sorti en 1991) puis avoir poursuivi son cursus sur les bancs d’une université, il a commencé à travailler sur des tournages. C’est lors d’un stage avec l’ingénieur du son Dominique Hennequin qu’il a compris que « le studio de mixage, cette salle de cinéma dans laquelle les sièges ont été enlevés », était l’endroit dans lequel il voulait travailler. [...]

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En vignette de cet article, Emmanuel Croset, lors de la séance n° 68 du Ciné-club de l'ENS Louis-Lumière, en 2017 - Photo ©Juliette Paulet & Amanda Sellem.